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Dominique Prévot

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28 XII 2015

Le Vol de la Bulle - © Dominique PRÉVOT
Chapitre 3

Nous arrivâmes devant un entrepôt de location de véhicules particuliers, dont l'enseigne très à propos indiquait " Loans and Sons : cabs, horses… ". Holmes passa devant un gardien sans lui accorder un regard, mené par Toby, qui le conduisait vers une voiture qu'un homme nettoyait.

- Arrêtez immédiatement ! cria Holmes. Ce véhicule a servi pour attenter à la vie d'une personne, ne touchez à rien !

L'homme arrêta son labeur et appela son patron, Monsieur Loan . C'était un petit homme roux et souriant, dont la bonhomie suscitait à la confiance. Après un échange rapide de présentation de la situation, Sherlock Holmes obtint l'autorisation d'inspecter le véhicule. Il l'examina consciencieusement, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Allongé sous le cab, puis à moitié couché sur le plancher, Holmes poussait divers bougonnements et grognements.

- Toutes mes félicitations Monsieur Loan, votre personnel est rapide et efficace, maugréa Holmes. Il ne reste déjà pratiquement plus aucune trace du locataire de ce véhicule.

- La piste s'arrête donc ici, constatai-je.

- Pas tout à fait, Watson. J'ai tout de même relevé la présence de cendres de tabac. C'est un mélange qui provient d'Inde. Probablement de la région de Raipur.

J'avais en mémoire que mon ami était l'auteur d'un écrit sur le sujet. Lui seul était capable de reconnaître plus d'une centaine de variétés de tabac à partir de cendres !

- Monsieur Loan, savez-vous à qui cet attelage a été loué ? demanda-t-il.

- Bien sûr, Monsieur Holmes, répondit le petit homme roux. Si vous voulez bien me suivre.

Il nous mena à travers des locaux jusqu'à un petit bureau bien entretenu, et où chaque chose semblait rangée à sa place avec soin. Il saisit un lourd registre, dont il tourna les pages avec précaution. Il s'arrêta sur la page du jour, réajusta une mèche sur son front et nous regarda, confiant.

- Voilà, c'est un certain Monsieur Edward Harrison, précisa Loan.

- Avez-vous son adresse ? demanda Holmes.

- Je ne sais pas si je puis vous la communiquer. C'est délicat, cet homme travaille chez une personne connue…

- Votre retenue vous honore. Mais si je ne peux mener cette enquête le plus rapidement et le plus discrètement possible, rien ne m'empêche d'alerter Scotland Yard. Ils seront suffisamment lents pour laisser s'échapper les coupables, et ne manqueront pas de déranger votre homme célèbre… et peut-être avec moins de discrétion que je ne le ferais. Pensez-vous que votre client serait satisfait de savoir qu'il vous doit la visite du Yard à son domicile ?

- Non, certes non, répondit Loan, visiblement contrarié. Vous m'imposez un choix difficile, Monsieur Holmes.

Il prit un papier et griffonna quelques mots qu'il tendit à Holmes. Ce dernier le lut, et le rendit au petit homme roux.

- Merci, Monsieur Loan. Ne vous inquiétez pas : je préciserai que vous ne m'avez rien dit, ajouta Holmes en esquissant un rapide sourire poli.

Sur ces mots nous quittâmes l'entrepôt. Holmes était perdu dans ces pensées, au point d'oublier Toby que je partis rechercher. Nous hélâmes un cab afin de ramener Toby à Pondicherry Lodge.

- Effrayer cet homme avec Scotland Yard et l'éventuel mécontentement de son client, voilà qui ne montre guère de savoir vivre Holmes.

- Pas de temps pour les civilités, Watson, grogna-t-il. La piste se refroidit à chaque instant. Pensez-vous que les agresseurs attendront l'arrivée de Scotland Yard ? Je suis désolé d'avoir eu recours à de tels procédés mais, encore une fois, le temps presse !

- Qu'y avait-il d'écrit sur le papier, demandai-je ?

- Le nom d'un important négociant, décoré par la Reine Victoria pour service rendu au Royaume…

- Mais encore ?

- Sir Thomas Pilton.

- Le Sir Thomas Pilton ?

- Absolument Watson. L'homme est écossais, d'une cinquantaine d'années et est l'une des plus grandes fortunes du Royaume grâce au commerce du thé.

- Oui, bien que je ne pense pas que son idée de vendre du thé en sachet attire un jour les connaisseurs, ajoutai-je. Mais certainement, Holmes, vous ne pensez pas un instant que Sir Thomas Pilton soit mêlé à cette affaire d'une manière ou d'une autre !

- Nous verrons Watson, nous verrons. Déposons Toby. Ensuite, j'ai un télégramme à envoyer en urgence. Puis nous irons voir notre blessé, ce qui vous laissera le temps de faire honneur au repas de Madame Hudson, mon ami ! Profitez-en bien, nous n'en avons pas fini pour aujourd'hui.

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Dominique Prévot
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